Kolams à l'Office Culturel et d'Animation

Publié le par Marie Maurice

Cenon (Gironde, France), 2011

J'aime faire découvrir les Kolams, j'ai proposé au cours de mon stage de première année de Master, à l'Office Culturel et d'Animation de la ville de Cenon, lors de la séance où j'étais en responsabilité, un atelier Kolam et émaux, avec des personnes âgées : le dessin se combinait avec la création de pendentifs en cuivre émaillé.

La surprise a été annoncée au début de l’atelier, jeudi 19 Mai : “C’est pas la peine de sortir vos affaires, aujourd’hui on ne fait pas ça...”. Lorsque tout le monde est réuni, j’annonce le thème de la séance : Apprendre à créer d’après la tradition du kolam. Au début (14h15), j’explique les intérêts de l’exercice : découvrir l’harmonie et l’équilibre du tracé symétrique, développer sa dextérité par la reproduction d’un seul trait d’un tracé précis; Rechercher sans modèle une harmonie dans les couleurs; Exercer sa créativité. Je parle de cette tradition indienne : où, pourquoi, qui, comment... J’illustre ces propos avec une documention photographique, en montrant plusieurs exemples.

A 2h et demie, je distribue à chacun une page de modèles que j’ai tracés en noir sur le papier blanc et photocopiés, ainsi qu’une page de grille de points vierges. La consigne est de recopier les motifs et de les peindre si on est en avance par rapport au groupe. J’interromps le dessin pour exécuter devant ux certains tracés. Il faut comprendre la logique du tracé pour le réaliser harmonieusement. Chacun se met au travail, très concentré. J’interviens de temps en temps, rarement, pour guider les personnes, chacun bloque un peu sur certains motifs, d’autres sont réalisés très facilement. Dans l’ensemble, tout le monde est content de son exercice : “Je n’aurais jamais pensé être capable de faire ça.” Sur la fin, le stress augmente avec la difficulté à rester concentrés. A 3h et demie, j’interromps cette phase, on fait une pause avant d’attaquer la suite.

La 2ème phase est celle de la création personnelle : On s’inspire des exemples du modèle et de la documentation, pour imaginer une évolution de ce que l’on voit. Je distribue des feuilles de papier cartonné coloré : marron ou bleu, et des craies et crayons blancs. Chacun trace sa grille de points, à l’oeil ou à la règle, puis commence à réfléchir à son motif. Les formes apparaissent, des bordures les mettent en valeur, tout le monde est détendu. Lorsque le dessin est réalisé on passe à la couleur. Tout le monde n’a pas eu le temps de terminer, mais j’arrête ce travail, en prévenant un quart d’heure à l’avance, car la plupart avaient terminé, les autres ayant besoin de plus de temps.

On passe enfin à 17h15 à la réalisation d’une oeuvre éphémère collective : je trace au sol, à la craie blanche, sur un papier kraft où les points ont été préalablement repérés, le kolam du lotus, qui symbolise un amour universel. On pose le dessin sur deux tables accolées, à côtés des sachets contenant des pétales de fleurs séchées et d’autres fraîches, des feuilles, et des pigments naturels dissous dans l’eau : “terre d’ombre naturelle” pour le brun, et curcuma pour le jaune. Ensemble, sans se gêner, on dispose les couleurs symétriquement. C’est très agréable, tout avance à la fois ! On a laissé quelques jours cette oeuvre exposée, puis j’ai récupéré les pétales. A 17h50, c’était terminé, et très joli...

Globalement, ce temps a été apprécié, même si “On ferait pas ça tous les jours...” ! Ne pas donner de temps fixe pour cet atelier a permis de laisser chacun avancer à son rythme. Ca a donné des idées à certaines : “Je vais l’apprendre à mes enfants” , “Je ferais bien ça sur un mur de chez moi”...

Publié dans Ateliers, Kolams, Emaux

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